BLACK/WHITE MEMORIES

Jacques Demierre, piano

« Quand on a appris à parler, que reste-t-il? Apprendre à se taire, voilà. Par le silence, l’Indien sait d’autres langues.[…].

Absence d’écriture alors, qui n’est pas analphabétisme. Absence d’écriture qui est possibilité d’autres écritures. Ecriture-action  [c’est moi qui souligne]. A quoi bon les lettres, les lignes, les pointillés? Les milliers de signes cohérents, il [l’Indien] les a appris. Les signes qu’on ne trouve pas seulement avec ses yeux, qu’on écrit pas seulement avec du papier, un crayon à bille et une main. Comment apprendre ces signes? Il faudrait se trancher la main peut-être, ou brûler tous les crayons à bille. Alors peut-être qu’ils apparaîtraient, ces signes invisibles qui essaiment autour, ces signes qui sont les relevés topographiques du monde, toutes les flèches, les brindilles rompues, les poussières, les nervures, les parfums, les indications minuscules qui empêchent qu’on se perde. L’intelligence est infinie, elle est beaucoup plus longue que les volutes des mots ». (J.M.G. Le Clézio, Haï, 1971, Skira/Flammarion, pp 34-36; cité par J.D. in Du geste à l’écrit-Journal du mois de mars 1997, in Passages, magazine culturel, Pro Helvetia)

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1. black/white memories 48:49

Enregistré à @ptt, Chêne-Bougeries, Suisse, en janvier 2002 par Jacques Demierre
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